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Adler (Alfred)

1. Associé à la naissance du mouvement psychanalytique, dont il devait rapidement se séparer, disciple dissident, puis rival de Freud, Alfred Adler est le fondateur d’une école de psychothérapie dynamique orientée vers l’étude des relations de l’individu avec son milieu social en fonction d’une théorie de la personnalité qui néglige le rôle de la sexualité et de l’inconscient au profit du moi et de l’instinct d’agression.

2. Né à Vienne (Autriche) le 7 février 1870, Alfred Adler devient dès la fin de ses études médicales (1895) l’un des premiers disciples de Freud. Dans une étude sur les rapports entre les déficiences organiques congénitales et les troubles psychiques (1907), il souscrit sans réserves aux thèses freudiennes pour expliquer la tendance de certains névropathes à compenser leur « sentiment d’infériorité » par des manifestations agressives. Dans cette attitude, Adier décèle une protestation virile contre le sentiment de faiblesse lié à la féminité que tout individu porte en lui. Mais il renonce très vite à cette application dogmatique du freudisme pour défendre un point de vue diamétralement opposé.

3. Pour Adler, ce n’est pas la pulsion sexuelle, mais l’aspiration à la perfection qui rend intelligible le dynamisme de la vie psychique. L’hérédité, l’éducation, les hasards sociaux ont déterminé dès l’enfance l’idéal que chaque individu s’efforce d’atteindre par son style de vie. Destinée à compenser le sentiment d’infériorité ressenti initialement par l’enfant face au monde adulte, cette construction psychique protège le sentiment de supériorité qui anime les conduites humaines.

4. Dans la névrose, l’individu fuit le contact d’une réalité décevante pour sauvegarder sa supériorité fictive. L’interprétation adlérienne des symptômes névrotiques recherchera donc les aspirations idéales à demi-conscientes du