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Le stade oral se caractérise par le plaisir qu’éprouve le nourrisson à sucer le sein de sa mère ou ses propres doigts. Le stade sadique-anal est marqué par l’intérêt que porte l’enfant aux fonctions d’excrétion. Correspondant à l’apprentissage de la propreté, il s’avère décisif dans la formation du caractère. Le stade phallique survient vers cinq ans. Le petit garçon, comme la petite fille, concentre son intérêt sur les organes génitaux, découvrant la différence des sexes. C’est à ce stade que commence la masturbation.

Bientôt survient le complexe d’Œdipe, caractérisé par l’ambivalence fondamentale que l’enfant éprouve à l’égard du parent du même sexe. Le garçon désire sa mère, veut l’épouser et, pour cela, tuer son père, éternel rival, comme l’avait jadis montré Sophocle dans la tragédie « Œdipe ». C’est la crainte de la castration qui doit conduire l’enfant à renoncer à son désir : aussi le complexe de castration marque-t-il chez le garçon la fin du complexe d’Œdipe. La petite fille, au contraire, entre dans le complexe d’Œdipe par le complexe de castration. C’est lorsqu’elle découvre la différence des sexes et sa propre castration par rapport au garçon qu’elle se détache de sa mère pour se fixer à son père. Après la puberté se réalise le dernier stade, le stade génital, propre à la sexualité adulte.

Le plus grave danger que court chaque individu dans cette évolution est de ne jamais atteindre le stade génital et de rester fixé à l’un des stades antérieurs ou d’y régresser. Pour Freud le complexe d’Œdipe est le complexe central de toutes les névroses. Si le complexe d’Œdipe n’est pas résolu, l’individu risque de revenir tôt ou tard à l’un des stades que la libido avait dépassé. Les deux concepts de fixation et de régression déterminent toute la théorie freudienne des névroses.