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distinguant le « ça », le « moi » et le « surmoi ». Le « ça » désignera l’ensemble des forces pulsionnelles inconscientes, le « surmoi » la censure exercée par la conscience morale, le « moi » l’instance où s’affrontent les exigences contradictoires du « ça » et du « surmoi », et où s’expriment les conflits psychiques.

Avant de parvenir à ces nouvelles définitions, Freud accumule peu à peu un immense matériel clinique dont il ne donnera une complète interprétation que progressivement. De 1905 à 1918, il publie la relation de ses cinq analyses les plus célèbres (« Le Petit Hans », « L’Homme aux loups », « Dora », « Le Président Schreber », « L’Homme aux rats »), qui retracent notamment les progrès de ses découvertes essentielles sur l’origine des névroses.

Depuis toujours, les poètes affirmaient que la faim et l’amour commandent toutes les actions humaines. Mais, alors que la faim correspond à un besoin précis, l’amour, dans ses manifestations très diverses, est beaucoup plus difficile à définir. Aussi Freud introduit-il le concept de libido pour en rendre compte. Distincte de l’instinct, la libido est l’énergie du psychique mise au service des pulsions. Son histoire décide de la personnalité du sujet.


Tout commence chez l’enfant

Dans les « Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité » (1905), Freud élargit la conception traditionnelle de la sexualité. On pensait que l’enfant n’a pas de vie sexuelle avant la puberté. Freud montre qu’au contraire la sexualité se manifeste dès les premiers mois de la vie. La libido parcourt alors une série de stades qui marquent autant d’étapes dans le développement de l’individu.