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MERLIN L’ENCHANTEUR.

comme il brille. Partout où il s’enfonce, jaillit l’abondance. »

X

À peine était-il rentré dans la ville, une foule innombrable d’artisans se présenta à son seuil. Ils avaient appris que les champs avaient été divisés :

« Que nous reste-t-il ? Tu leur as tout donné, » dirent-ils à Merlin.

Alors Merlin les fit passer les uns après les autres devant lui :

« Ne me jugez pas si légèrement. Voici ce que j’ai réservé pour vous. »

Puis, à mesure qu’ils défilaient, il leur remit le premier des outils de chaque profession. Aux uns, c’était la navette vagabonde ; aux autres, la lime endentelée ; à celui-ci, la vrille ou la percerette ou le maillet ; à celui-là, le rabot rongeur sur l’établi ; à d’autres, le tailloir du folliaire ou de l’imagier.

Ces outils, inconnus jusqu’à ce jour, causaient une grande admiration aux assistants ; et, en même temps que Merlin les leur remettait, il leur en enseignait l’usage. Il montra de plus que, sous chacun de ces modestes outils, Viviane avait caché des trésors.

Chacun était empressé de s’en servir ; car, bien que rassemblés depuis peu, le temps commençait à leur peser. Ils se mirent joyeusement au travail et oubliè-