tombé la face prosternée contre terre ; d’une voix étouffée il répétait :
« Jésus ! Jésus ! »
Dès qu’il osa se relever, il vit près de lui, traînant l’aile, demi-mort, l’aigle de Prométhée. Il l’acheva d’un jet de pierre ; et, lui ayant arraché le foie sanglant, il s’en frotta les membres, qui acquirent par ce charme une force invincible. Heureux si la même vigueur se fût communiquée à son esprit et à son cœur ! Mais il ne devait pas en être ainsi.
V
Quand la délivrance du titan fut consommée, il se fit un long silence sur toute la terre. Merlin le rompit le premier par ces mots :
« Y a-t-il encore dans le monde des vivants, quelque noble esprit, enchaîné à la matière ? »
Les sanglots qui partirent du fond des vallées lui apprirent qu’il y en avait encore plusieurs de ce nombre, ce qui le remplit d’étonnement et d’indignation. Il se mit alors à la recherche de ces esprits enchaînés, et partout où il les trouvait, il allait les délivrant l’un après l’autre. Il s’attachait principalement à ceux qui, par trop d’audace, avaient irrité les anciens dieux.
« Car, disait-il, ceux-là m’ont précédé. Je leur dois mon appui. »