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MERLIN L’ENCHANTEUR.

dynastes de Grèce nous feront une tout autre réception que ces enfants de la louve ; car il serait inutile de se dissimuler qu’ils nous montrent de quel lait ils ont été nourris. J’ai la plus grande hâte qui se puisse concevoir de remettre mes lettres à Épistrophius, roi de Grèce. Occupe-toi de préparer le voyage et partons par le premier vaisseau qui se présentera sur la côte, pourvu qu’il soit bon voilier.

— Je vais le guetter, » répondit Jacques comme ils approchaient du port d’Ostie en suivant la maremme.

VI

Il y avait dans le port une petite felouque levantine qui, après avoir vendu à un taux équitable sa charge d’olives, s’apprêtait à retourner dans les États d’Épistrophius, roi de Grèce. Merlin et son compagnon se gardèrent de manquer une aussi rare occasion. Le prix du passage, fixé à soixante deniers, conditions modérées eu égard à l’extrême rareté des navires portant le pavillon d’Épistrophius, nos voyageurs s’embarquèrent par une bonne petite brise de nord-ouest, mer plane, toutes voiles dehors, excepté celle de perroquet que l’on tint en réserve par excès de prudence. Le cap fut mis sur le duché de Messénie.

Sauf un coup de vent en face des roses de Pæstum, la traversée fut heureuse. Merlin en profita pour lire son