— Ainsi, toi, mon Merlin, que j’ai porté dans mes bras, tu crois à l’amour ?
— Plus qu’à moi-même.
— Tout doux ! ose répéter ce que tu viens de dire.
— C’est là ma foi.
— Tu crois à l’amour ! ce mot réveille toute ma haine. Jure-moi de haïr ce que tu aimes.
— Jamais.
— Reviens à moi. Je suis la porte d’airain qui mène à tout. Même pour entrer dans ce qu’ils appellent le bien, c’est par moi qu’il faut passer.
— Vous avez toujours dit cela. Mais vous m’avez appris que ce que l’on dit doit être toujours le contraire de ce que l’on pense.
— Ainsi, tu abuses de mon secret ?
— J’en profite.
— Tu me prends mes armes ?
— Pour me défendre.
— Tu raisonnes ?
— C’est vous qui m’avez appris la logique.
— Obéis.
— On n’apprend pas l’obéissance à votre école.
— Tu renies ton père ?
— Comme vous avez renié le vôtre.
— Trahison ! C’est moi qui t’ai engendré.
— Vous avez engendré votre fléau.
— Je te déshérite.
— Je vous en prie.
— Je te maudis.