assemblé, s’ils n’avaient pas vu passer Viviane dans la vallée de l’Arno. « Car, eut-il soin d’ajouter, il y a ici, dans la plus chétive broussaille, une senteur embaumée que sa chevelure seule peut exhaler. »
Piqués de curiosité, les cinq prieurs, revêtus d’une longue robe rouge, lui demandèrent à quoi ressemblait Viviane.
« Viviane ressemble à tout ce qu’il y a de plus ravissant sur la terre. Ses cheveux flottants sont pareils au feuillage agité d’une forêt sacrée, ses yeux, à deux saphirs nouvellement sortis de la main d’un lapidaire de Florence.
— Vous parlez comme un amant, interrompirent d’une seule voix les prieurs et Léodegarius. Ne pourriez-vous nous la peindre ?
— Volontiers, » dit Merlin.
Il prit deux pinceaux et une palette qui se trouvaient dans un coin du Palazzo Vecchio ; et, s’approchant de la muraille blanche, en quelques traits rapides il ébaucha une figure divine qui excita un murmure d’admiration dans la foule béante, longtemps même avant que l’image fût achevée.
« Qu’elle est belle ! disait la foule. Nous n’avons encore rien vu de semblable ; et Dieu sait si les Florentines sont belles ! »
Les vieux prieurs avouèrent qu’ils voudraient recommencer de vivre seulement pour rencontrer une aussi ravissante personne. Léodegarius s’en expliqua à peu près dans les mêmes termes.