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LIVRE IV

LE CONDUCTEUR DES TROIS VIES


I

Morts bien-aimés que j’ai connus vivants sur la terre, et qui avez sitôt disparu du monde en nous laissant les larmes !

Belles âmes matinales, ailées, qui, emportées par une trop grande curiosité vers les choses éternelles, êtes parties avant le jour et m’avez laissé dans les ténèbres !

Âmes détachées du limon, vous qui connaissez les chemins que je veux tenter, et dont la seule pensée m’épouvanterait, si je ne vous avais pour cortége !

Vous qui vivez sur les cimes escarpées de l’invisible,