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le siècle se passerait-il sans même tenter les grandes voies dans lesquelles se sont engagées les imaginations de la plupart des autres peuples ? Pourquoi cette exception contre les Français ? Le public, dit-on, est trop faible ; il est trop corrompu, trop usé ; il ne peut plus supporter ni suivre les grandes compositions ; l’haleine lui manque pour parcourir des horizons étendus. Qu’en savons-nous ? Essayons.

La tradition de Merlin, qui plonge dans nos premières origines, s’est accrue à travers le moyen âge jusqu’à nos jours, reflétant le coloris de chaque temps. J’ai repris ce fond commun, je l’ai développé avec la même liberté que mes devanciers.

Ceci est l’âme de la tradition française. Tout Français possède en soi de quoi l’augmenter, la rajeunir, la vivifier d’une sève nouvelle.

Ce que j’ai dit vers la fin de mon ouvrage, n’est pas un vain ornement d’imagination. C’est en toute vérité que je laisse au lecteur le rameau qui m’a fait pénétrer dans le monde de Merlin.