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NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

ment changées, que je n’ai nullement prouvé ni l’unité, ni l’identité d’aucune composition d’organes, ni rien enfin qui puisse fournir un nouveau principe. Entre quelque analogie de plus dans certains animaux et la généralisation de l’assertion que la composition de tous les animaux est une, la distance est aussi grande, et c’est tout dire, qu’entre l’homme et la monade. »

Pour moi, je crois toutes ces assertions forcées, erronées même. Mais je ne puis m’élever contre elles qu’avec le sentiment d’une bienveillante estime, quand je réfléchis que vers le milieu de ma carrière elles avaient fait de même le fonds de mes propres opinions. Dès 1812 à 1817, j’ai connu toutes les difficultés de mon sujet ; j’ai eu pendant tout ce laps de temps la faiblesse de les considérer comme insurmontables. Dans un cas sur lequel je m’expliquerai plus tard, je me suis donc cru arrêté par un obstacle que mon imagination grandissait d’une manière désespérante, où je voyais une sorte de muraille de Chine. Je pris à regret le parti de ne plus rien faire ni écrire touchant ces questions.

Cependant, ayant repris courage, fort d’études opiniâtres sur les poissons, et frappé de quelques aperçus lumineux, je sortis de ces difficultés : j’en vins à saisir des éclaircissemens précis, dont les heureuses influences ont enfin produit un ensemble