Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
DE LA THÉORIE.

l’étude des détails, aux lumières d’une observation directe, des élémens d’une plus intime conviction. Alors les faits acquis et médités dans cet esprit, comparés les uns aux autres, et me révélant des rapports où l’on n’avait jusque là aperçu que d’absolues différences, ont enfin fait naître en moi ce sentiment net autant que profond du rapport des choses, dont je suis présentement pénétré.

Et comment n’aurai-je point marché sur les traces de tant de maîtres habiles ? Les doctrines d’Aristote étaient aussi devenues le pressentiment réfléchi de tous les esprits supérieurs qui s’exercèrent depuis lui sur cette matière.

Ainsi, Belon, en 1555, plaça en regard les squelettes d’un homme et d’un oiseau, et il essaya de montrer la correspondance des mêmes parties, sinon déjà par des noms semblables, du moins par des lettres communes.

Bacon, qui remarque dans son Novum organum tout le bien pratique que dans l’étude de la nature on doit retirer de l’examen de la diversité des êtres, croit cependant qu’on pénétrerait mieux dans la profondeur des choses, si l’on demandait la raison de la composition animale aux faits d’analogies et de similitudes. Aussi recommande-t-il, comme devant devenir la qualité la plus utile en philosophie, une certaine sagacité active qui rend ca-