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PREMIÈRE ARGUMENTATION.

Extrait du journal des Débats.

Nous n’avons (ainsi commence le journaliste), nous n’avons dit qu’un mot de la discussion qui s’est élevée dans la dernière séance entre MM. Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, à propos d’un rapport fait par ce dernier sur un Mémoire de deux jeunes naturalistes qui ont présenté quelques idées nouvelles sur l’organisation des céphalopodes. Ces singuliers animaux, placés par M. Cuvier à la tête du genre mollusque, ont été rapprochés des mammifères par MM. Meyranx et Laurencet, au moyen d’une fiction qui a paru fort ingénieuse à monsieur le rapporteur : ils ont supposé qu’ils étaient pliés en deux sur eux-mêmes et en arrière, et qu’il suffisait de les redresser par la pensée pour mettre leurs organes dans la même situation où nous les trouvons chez les mammifères. M. Cuvier n’a pu laisser passer le Rapport de son savant collègue sans réclamer en faveur de l’opinion qu’il a émise et soutenue dans ses ouvrages, et qui se trouve contredite par ce nouveau travail ; mais il était impossible de donner en quelques instans toutes les explications suffisantes ; c’est pour éclairer complètement ce point intéressant de l’histoire des mollusques, que M. Cuvier a lu, dans la séance d’aujourd’hui, un Mémoire qui se distingue par une méthode et une clarté parfaites, et par ce charme de style qui caractérise tous les écrits de l’auteur. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en donnant une analyse étendue de ces intéressantes considérations.