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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

qui s’incorporent avec lui. À l’infinité de ces influences, modifiant sans cesse les reliefs profondément comme sur tous les points superficiels, correspond une infinité d’arrangemens distincts, d’où proviennent les formes variées et innombrables répandues dans l’univers. Toutes ces diversités sont ainsi limitées à de certaines structures, selon le caractère des excitans, selon que se déplacent ou se réengagent les élémens. Mais d’ailleurs ces faits da diversité se reproduisent nécessairement, comme si chacun était retenu et enfermé dans une trame qu’il ne peut ni transpercer ni déborder.

Voilà dans quel océan d’actions, de perturbations et de résistances s’exercent les facultés de l’organisation animale. Les corps, les élémens, leur mouvement, l’actuel et le futur arrangement de toutes choses, voilà l’œuvre de Dieu, ses dons à toujours concédés.

La Nature est la loi qu’il a donnée au monde[1].

Cette manière de comprendre la nature, de la considérer comme la manifestation glorieuse de la puissance créatrice, et de trouver dans cet immense spectacle des choses créées des motifs d’admiration, de gratitude et d’amour, constituant les

  1. Pensée profonde du poème de l’Astronomie, œuvre posthume de M. Daru. « Poëme, a dit M. Lamartine, prenant rang à l’Académie française, poème qui n’est publié que d’hier, et qui