Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
SECOND RÉSUMÉ.

l’enceinte des Académies et des sociétés savantes. Mais quand elles portent sur les plus hautes généralités de toute une science, quand de leur choc doit résulter une de ces révolutions qui comptent dans l’histoire de l’esprit humain, quand elles sont engagées et soutenues par des hommes dont le nom est européen, alors la curiosité publique s’éveille et s’y attache. Toutes les sciences sont par contrecoup mises en cause, et ont un intérêt majeur à leur résultat. La controverse élevée entre M. Cuvier et M. Geoffroy Saint-Hilaire offre tous ces caractères. Le public ne saurait y rester indifférent Les questions en litige sont telles, qu’indépendamment de leur intérêt purement scientifique, elles sont en outre de nature à saisir l’imagination de tout homme qui pense, et à s’emparer fortement de toutes les intelligences pour lesquelles le spectacle de la nature animée est une source féconde d’émotions, poétiques, philosophiques ou religieuses. Or, il n’y a pas d’âme quelque peu cultivée et bien organisée qui n’en éprouve souvent de semblables.

Nous n’avons pas la prétention, en écrivant sur ce sujet, de nous substituer à nos savans, dans l’exposition de leurs idées. Tous deux, chacun avec son talent, parlent une langue que tous deux entendent, devant un public qui l’entend aussi. Nous voulons seulement, par quelques explications préliminaires