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PREMIER RÉSUMÉ.

Dans l’ancienne philosophie, c’étaient les organes des fonctions, pris dans leur totalité, qu’on considérait ; dans la théorie de M. Geoffroy, c’est entre les matériaux constitutifs de ces organes qu’on doit chercher la ressemblance.

Prenons un exemple : l’os hyoïde de l’homme est composé de cinq osselets ; celui du chat, de neuf. Ces deux parties, désignées par un même nom, sont-elles analogues dans l’une et dans l’autre espèce ? Pour répondre affirmativement à cette question, dans l’ancienne doctrine, il suffira qu’elles soient consacrées au même usage ; mais, dans la doctrine de M. Geoffroy, il n’en est pas ainsi, et l’hyoïde de l’homme fournit uniquement l’analogue de cinq des parties de celui du chat.

Quatre parties manquent donc à l’hyoïde de l’homme, et ces parties, dans la doctrine des analogues, doivent nécessairement se trouver quelque part. Le naturaliste, averti par elle, les cherchera donc dans les environs de l’organe qui en est dépourvu, et guidé par un autre principe de la nouvelle doctrine, celui des connexions, il ne tardera pas à les reconnaître dans ces saillies en forme d’aiguilles, placées des deux côtés du conduit auditif de l’homme, et auxquelles les naturalistes qui méconnaissaient leur origine, ont donné le nom d’apophyses styloïdes. Ainsi, ces parties de formes entièrement différentes, dépourvues des fonc-