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PREMIER RÉSUMÉ.

vers la partie antérieure de la tête[1]). Mais, dans cette supposition même, le problème serait bien loin d’être résolu. M. Cuvier va plus loin : il croit pouvoir affirmer qu’il est impossible qu’il le soit jamais d’aucune manière, et appuie son assertion

  1. Voilà précisément ce qui, selon MM. Laurencet et Meyranx, forme le caractère spécifique de la seconde famille des mollusques, les gastéropodes. Pour n’atténuer en rien le mérite de ces anatomistes, je m’étais bien gardé de dire dans mon rapport que j’avais eu, en 1823, une idée à peu près semblable à la leur : mais dans ces jours de vive discussion, je me réunis à eux pour prendre ma part des périls de la lutte.

    J’ai en effet placé dans les recueils du célèbre médecin Broussais, Ann. etc. t. III, page 249, un écrit sous ce titre : Système intra-vertébral des insectes, où se trouve ce qui suit : « Pour moi, je n’ai jamais pu considérer une tortue renfermée dans sa double carapace, sans songer que le limaçon est de même aussi renfermé en dedans de sa coquille, et, quelque grande que soit la différence des deux organisations, que ces animaux y réussissent par l’emploi des mêmes moyens, par la mise en jeu d’organes analogues.

    « La boîte pectorale, ou, pour parler analogiquement, la coquille de la tortue est ouverte à ses deux extrémités ; par conséquent, point d’obstacle à ce que le canal des voies digestives ait ses deux issues d’entrée et de sortie, chacune à chaque bout. Mais dans les mollusques à coquilles univalves, où le coffre n’a plus qu’une ouverture pour la bouche et l’anus, les deux issues d’entrée et de sortie sont rapprochées et disposées l’une à côté de l’autre ; les théties composées (diazona et distoma) sont dans ce cas. C’est que les canaux des voies digestives se sont détournés, et puis enfin repliés sur eux-mêmes, pour venir aboutir