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SUR LES OS HYOÏDES.

ressources, j’ai toujours vu qu’on est entraîné par cette doctrine au delà du but même qu’elle se propose. Effectivement, que l’on chemine dans les rangs des diverses familles, et qu’en descendant quelques degrés de l’échelle, les différences augmentent en intensité, l’on néglige de vérifier, s’il ne serait pas survenu des changemens graves et proportionnels dans les conditions primitives du fait analogique.

La théorie des analogues se défend au contraire de ce vague, elle prévient toute confusion par sa sévérité au point de départ. Qu’un appareil soit composé de plusieurs matériaux, elle n’est satisfaite que si elle connaît chacun dans son essence ; en se portant sur les différences, elle ne perd jamais de vue les faits du point de départ ; elle s’informe si des matériaux disparaissent ou par soudure, parce qu’il y aurait fusion d’une pièce avec une autre, ou par une atrophie portée à son dernier terme. Car la théorie des analogues ne préjuge pas la conservation invariable des matériaux, mais elle intervient pour en faire l’appel et pour en régler le compte. Ainsi, c’est après une étude ex professo des matériaux que, sortie des rapports préalablement étudiés, elle laisse toute faculté à la considération des différences.

Ce ne sont, ni ces principes ni aucun des corollaires de mon travail ex professo sur les hyoïdes que rappelle l’argumentation ; mais elle a conçu des