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SECONDE ARGUMENTATION

DE M. LE BARON CUVIER.

(SÉANCE DU 22 MARS 1830.)

Le jeune écrivain, rédacteur de la partie scientifique dans les Débats, ouvre l’article qu’il a inséré dans le numéro du 23 mars de son journal par les réflexions suivantes :

Beaucoup de personnes se demandent encore ce que l’on entend en histoire naturelle par unité de composition, unité de plan. Il est vrai que ces mots un peu vagues n’avaient jamais été bien définis ; mais ils ne tarderont sans doute pas à l’être, grâce à une circonstance imprévue qui doit forcément amener une explication nette et positive de la part de deux hommes également intéressés à défendre leur opinion. L’un, comme Aristote, appliquant son génie à l’observation des faits, a élevé le monument, que ce grand homme avait fondé, sur des bases jusqu’à présent inébranlables ; l’autre, plein d’imagination, voulant ouvrir des voies nouvelles à la zoologie, a embrassé la nature dans une théorie abstraite et philosophique. Nous les suivrons avec plaisir dans une discussion d’où la vérité doit enfin sortir ; nous nous abstiendrons d’y mêler nos propres réflexions, ne pouvant mieux faire que de mettre sous les yeux de nos lecteurs les pièces de ce procès[1].

  1. Les argumens qui tendent à la condamnation de mes idées sont presque les seules pièces du procès que l’on ait mises sous