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ORGANISATION DES POISSONS.

Ainsi l’ont aperçu d’une manière vague et l’ont déclaré implicitement dans leurs classifications les naturalistes méthodistes, quand, sans la moindre hésitation, ils rangèrent les poissons dans l’embranchement des vertébrés. Mais en accédant à ces vues de rapports, ces naturalistes n’auraient-ils cédé qu’au besoin d’aligner, d’ajuster et d’isoler les êtres dans des classifications ? On est vraiment tenté de le croire, puisqu’à peine ces travaux ont-ils porté quelques fruits, qu’ils sont aussitôt démentis dans

    tiennent essentiellement les mammifères, les oiseaux, etc. ; à la seconde, les poissons et plusieurs familles d’invertébrés. Mais les deux systèmes d’organisation, que présentent ces deux divisions, ne sont pas les seuls que l’on puisse rencontrer dans la série animale : car, de même qu’il existe des êtres qui ont la faculté de respirer dans un milieu aérien, comme dans un milieu liquide, de même il existe des êtres chez lesquels se trouvent à la fois dans un degré moyen de développement et l’appareil pulmonaire et l’appareil branchial : tels sont plusieurs reptiles, comme la syrène, le protée et les têtards des autres batraciens ; et tels paraissent être aussi plusieurs crustacées, et particulièrement le genre birgus. Ces idées que mon père a communiquées à l’Académie des sciences, en septembre 1825, l’ont conduit à regarder, chez les hétérobranches, l’organe désigné autrefois sous le nom de branchie surnuméraire, comme un organe de respiration aérienne, comme un véritable poumon. Et il paraît, en effet, non seulement, que le harmout peut vivre plusieurs jours hors de l’eau, mais même qu’il quitte quelquefois de lui-même le fleuve, et s’avancent en rampant dans la bourbe des canaux qui aboutissent au Nil. »