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ORGANISATION DES POISSONS.

comment les grandes métamorphoses des pièces respiratoires ne devinrent pour moi qu’un fait simple, que la conséquence de prémisses aperçues.

Cela posé, je me suis demandé ce que deviendraient les matériaux employés dans le jeu des phénomènes de la respiration s’il fallait qu’ils entrassent successivement en fonction dans les deux milieux, et j’ai trouvé que le fait lui-même répondait péremptoirement. Il n’est besoin, en effet, 1o , quant au milieu atmosphérique, que d’accroître les surfaces de l’appareil, de l’augmenter en longueur, de l’établir dans le centre de l’animal ; car l’air élastique peut s’insinuer dans les retraites les plus profondes, s’il lui est, à cet effet, ménagé une issue : et 2o , quant au milieu aquatique, que de rapprocher toutes les parties de l’appareil, de les concentrer et de les amener au dehors de l’animal, pour qu’elles puissent être continuellement immergées dans le milieu ambiant ; liquide sans ressort, dans lequel chaque molécule du sang n’a plus que la ressource d’un contact immédiat pour vaincre plusieurs résistances, la cohésion de l’air avec l’eau et celle des deux élémens de l’air lui-même. Or, voilà ce que des recherches à posteriori et poursuivies durant vingt ans de ma vie, m’ont fait connaître comme étant ce qui existe, comme donnant en réalité le rapport des animaux avec leurs milieux ambians.