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ORGANISATION DES POISSONS.

seule raison, laquelle n’est pas bonne, c’est qu’on n’a point soumis à révision les anciens usages, et qu’on s’est long-temps tenu satisfait d’opinions, qui cependant ne sont pas toujours restées stationnaires. Nous sommes les premiers à publier que, durant les siècles, et principalement par les soins de l’Auteur des leçons sur l’anatomie comparée, un savoir très étendu, les ressources d’une sagacité exquise, et le bonheur de laborieux efforts ont fait découvrir un grand nombre de précieux rapports, tous inaperçus dans l’enfance de la science. Les travaux de Perrault, de Daubenton, de Vicq-d’Azir, etc., mais particulièrement ceux de 1795, et des années suivantes, ont commencé à faire de l’anatomie comparée une science positive.

Cependant quels avaient été les inspirations et les procédés d’Aristote ? Comment comprenait-il et les rapports et les traits différenciés des êtres ? Je distingue, a-t-il écrit, deux sortes d’animaux, les uns qui ont du sang, et les autres qui n’en ont pas. Cette division et l’idée sur laquelle elle repose ont été toujours reproduites ; au temps de Linnéus, on disait animaux à sang rouge et animaux à sang blanc ; de Lamarck a recommandé et fait adopter cette autre formule, animaux vertébrés et animaux invertébrés.

Pour Aristote, il y avait donc des animaux de deux sortes ; mais remarquez ; il ne dit pas de deux