Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

on a pris le parti de croire à un autre plan de composition animale. Des noms nouveaux pénètrent dans les descriptions ; ceux de sabots, d’os à canon, d’ergots, etc. : voilà pour établir admirablement que la Nature ne se laisse imposer aucune règle arbitraire. On en vient à abandonner le champ des différences relatives, quand les rapports sont masqués : s’il faut qu’ils coutent quelques investigations pénibles, on se contente des différences observées Mais négliger quelques points communs, c’est admettre des différences complètes, absolues. Et pourtant, qui oserait prononcer qu’il soit des différences présentant ce caractère ?

Opposons aux procédés dont il vient d’être rendu compte, la conduite que prescrit la théorie des analogues pour arriver à une détermination sévère et philosophique des mêmes organes. Il faut d’abord qu’elle se donne un sujet net et bien circonscrit : c’est le seul moyen qu’elle ait d’échapper à l’influence solliciteuse des formes et des fonctions, influence qui tend à introduire plusieurs circonstances, où il ne faut admettre qu’un fait qu’il s’agit d’examiner : l’on n’est plus forcé alors de se traîner d’anneau en anneau et d’invoquer des à peu près similitudes, là où ne sont point de vraies ressemblances. Ainsi l’on commence par chercher le sujet qui donne sa condition générale, indépendamment de toutes dispositions accessoires, un