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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

comparaisons ; et il faudrait les étendre à la considération du pied des ruminans et des chevaux. Mais là les différences vous paraissent très considérables : comme si elle avait à s’effrayer du jugement à en porter, la méthode demeure silencieuse. C’était un fil indicateur ; il s’est rompu, il ne dirigera plus. Pour éluder cette difficulté, on change de système : on poursuit ses études des cas de diversité, en affectant ce langage : « Pourquoi la nature agirait-elle toujours uniformément ? Quelle nécessité aurait pu la contraindre à n’employer que les mêmes pièces et à les employer toujours ? Par qui cette règle arbitraire lui aurait-elle été imposée[1] ? » On ne peut comprendre dans les mêmes comparaisons cette à peu près main, cette partie ainsi nommée chez l’homme, quand il lui arrive, comme chez les ruminans et les chevaux, d’être ajoutée à la jambe elle-même. Mais ce ne sont pas des rapports qui préoccupent dans ce cas ; on ne recherche que des faits différens. Il y a exagération dans la métamorphose du pied des ruminans ? tant mieux. La description, la seule chose qu’on en veuille donner, n’en sera que plus facile à faire, montrera des traits plus saillans. C’est même là une sorte de bonne fortune pour cet ordre de recherches : car

  1. Cuvier, lecture académique du 5 avril, textuellement transcrite dans le feuilleton du journal des Débats, à la date du 6 avril 1830.