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DE LA THÉORIE.

dirigée par les principes de la théorie, m’y a fait découvrir deux os primitifs. Retrouver chez l’homme le stylhyal et le cératohyal, devint l’œuvre de la théorie des analogues ; car toute prescience est le fait et le but des théories. De tels succès constatent l’utilité de leur invention.

Ce n’est point dans ce mémoire, où je ne traite qu’une question générale, que je dois insister davantage sur ce fait spécial. Plus de développemens, que d’ailleurs j’ai déjà donnés, dans le premier volume de ma Philosophie anatomique, seraient en ce lieu surabondans ; il me suffit d’ajouter que l’anatomie humaine avait déjà aperçu et décrit les matériaux hyoïdiens manquant chez l’homme ; mais elle ne les avait observés que comme une dépendance du crâne. Dans son observation sans doctrine, elle ne vit là qu’une saillie en aiguille, soudée au tuyau auditif ; ce qui lui avait suffi pour donner à ce démembrement de l’appareil hyoïdien le nom d’apophyse styloïde.

6o  Enfin la théorie des analogues, pour devenir partout également comparative, s’en tient dans ce cas à l’observation d’un seul ordre de fait.

Elle est nécessairement exclusive à cet égard. Elle ne peut être à la fois anatomique et physiologique. Avant de demander ce que fera ce corps, il faut d’abord qu’il soit lui-même établi, qu’il le soit, indépendamment de sa forme et de ses usages. Tous