Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
DE LA THÉORIE.

pondra affirmativement, sur le motif que les deux hyoïdes s’accordent dans un rapport élevé. La théorie des analogues se refuse au contraire à y voir une analogie complète, parce qu’il y a plus de parties dans un des hyoïdes et moins dans l’autre. Cette dernière devra d’abord satisfaire à son essence d’investigation ; car elle ne peut prononcer avec sûreté qu’après qu’elle aura retrouvé les quatre osselets absens dans l’hyoïde humain, ou reconnu, du moins, des motifs à leur entière disparution. Ainsi, pour les sectateurs de la philosophie aristotélique, il suffit que la fonction soit aperçue ; pour eux, tout l’appareil, soit avec cinq, soit avec neuf osselets, constitue un organe analogue. Tout au contraire, la théorie des analogues cherche quels sont, parmi les neuf pièces de l’organe au grand complet, les analogues des cinq dans l’hyoïde réduit à ce nombre ; car elle fait porter l’analogie sur les matériaux seulement.

4o  Son but précis est autre ; car elle exige une rigueur mathématique dans la détermination de chaque sorte de matériaux à part.

5o  Elle devient un instrument de découvertes.

Pour le montrer, reprenons l’exemple que nous venons de citer. En effet, elle devra se dévouer à l’esprit de recherches : elle devra s’enquérir des quatre osselets qui, absens dans l’hyoïde de l’homme, privent cet appareil d’être à son grand complet. Si