Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

mandation de s’en tenir à un seul élément de considération pour premier sujet d’études.

3o  Elle reconnaît d’autres principes ; car, pour elle, ce ne sont pas les organes qui, en leur totalité, sont analogues, ce qui a lieu toutefois dans des animaux presque semblables, mais les matériaux dont les organes sont composés.

Ce point est fondamental dans ma nouvelle doctrine. Je vais chercher à le faire concevoir. Un organe s’entend de la réunion de plusieurs parties, qui, associées pour une même destination, concourent simultanément à la production des actes et des sensations des animaux. Cela posé, que quelques unes des parties composantes changent par allongement ou diminution, ou même viennent à manquer entièrement, cet organe, assez bien maintenu dans son ensemble, est toutefois frappée d’une variation sensible. Il en est de même, si, sans être entièrement soustraites, quelques parties en sont détachées pour être jointes à d’autres organes voisins.

Mais évitons toute abstraction, et expliquons-nous par des exemples. L’hyoïde de l’homme est composé de cinq osselets ; celui du chat de neuf : à l’un comme à l’autre de ces organes, on a donné le même nom, et c’est, dira-t-on, à bon droit, en tant que l’un et l’autre remplissent un même usage. Sont-ils analogues ? La doctrine aristotélique ré-