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LACTATION DES CÉTACÉS.

exigeait impérieusement que toutes les parties du type principal fussent modifiées au prorata, pour tomber exactement et avec une parfaite efficacité dans les faits d’un autre système ou sous-type.

Or, ceci avait déjà trouvé son application dans un avoir de curieuses considérations maintenant acquises à la science ; car autres étaient pour les Cétacés les formes de leur tête, de leurs narines, le nombre et les formes de leurs extrémités, les organes du mouvement, toutes les parties tégumentaires, etc., etc. Eh bien ! poursuivant le développement de cette idée, j’en vins à penser qu’il en devait être ainsi des organes de la lactation : je crus à priori, que ces organes ne devaient pas fonctionner de la même façon dans l’eau et dans l’air, et que pour cet effet ils devaient présenter en eux-mêmes des différences notables.

Dans la doctrine des différences, on insiste en disant : « nous voulons les faits et nous repoussons les raisonnemens. » Mais, dans celle qui se fonde sur les rapports, on admet les uns et les autres. Les faits de la lactation des Cétacés m’étaient, il est bien vrai, donnés par le consensus omnium ; mais, en les raisonnant par l’esprit, ils m’avaient paru incroyables, erronés, à l’égard de quelques-unes de leurs circonstances. Qu’avais-je donc à faire ? une révision des anciennes observations de la théorie admise. La succion ne me semble possible qu’en faisant le vide, et qu’en y portant, à titre de véhicule, et derrière la nourriture happée, une partie du fluide ambiant. Or, ce qui, à cet égard, se pratiquait dans le milieu atmosphérique, je le tenais