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ALIMENTATION

quent les afflux surabondans vers les parties génitales, un remous en arrière en est l’immédiat résultat.

Les glandes mammaires se remplissent, et il y a malheur pour elles dans l’effet de leur engorgement. Ce qui est mieux, et certes de plus de ressource, c’est l’arrangement propre aux Cétacés et aux Monotrêmes. En raison des puissances musculaires étant à portée, ces animaux expriment, éjaculent les trop pleins, quand et tout autant que cela leur convient. Ainsi a lieu par d’autres organes le versement de l’urine.

Je traitais tout-à-l’heure, à l’égard des glandes, chez la Femme et chez les carnassiers, de leur caractère d’imperfection que je voyais réalisé et fondé sur la nécessité d’un recours obligé à l’intervention d’un tiers pour en opérer le soulagement. L’imperfection n’est point dans la fonction, dès que les petits se trouvent très heureusement et très décidément appelés à vider les glandes de leurs mères : c’est la portée philosophique de cette formation que j’examine donc, en revenant une seconde fois sur cela.

La perpétuité de l’espèce est par tous ces moyens également assurée : or, c’en est assez pour contenter la philosophie naturelle, à laquelle il importe que des faits nécessaires soient nettement aperçus dans leur cause, comme dans l’accomplissement de leurs effets, et de plus pour donner aussi toute satisfaction à un autre point de vue, à cette autre philosophie plus restreinte, dite des causes finales,