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DES PETITS CÉTACÉS.

du tissu glanduleux, et de plus au produit de toute glande cutanée. La sécrétion qui se fait là est celle du mucus, dont je vais, d’après Berzélius, rappeler les caractères et les conditions d’essence. « Le mucus est une substance qui ne se dissout pas dans l’eau, mais qui peut s’imbiber de ce liquide, en se gonflant, en devenant molle, visqueuse, et quelquefois même à demi fluide[1]. »

Remontons aux causes de ces incessantes sécrétions, en nous renfermant dans les cas qu’occasione l’afflux du sang dans les glandes mammaires. Par le fait de l’imprégnation, et durant tout le temps de la gestation, il arrive chez les femelles une insensible modification, une augmentation du sang. Car, qu’un corps advienne en elles quelque part, par exemple qu’un embryon s’y développe et croisse de plus en plus, il devient chez une femelle en gestation, une cause de vive irritation. Cependant cette sur-excitation locale n’est que dans l’ordre des faits contingens et prévus. Elle ne blesse point, parce que son action est graduellement lente et chaque jour presqu’insensible. Toutefois cette action, en persévérant, détruit insensiblement l’ancien équilibre. Ce sont d’autres rapports entre les parties ainsi assemblées ; ils substituent donc un autre ordre d’arrangement ; et cet autre arrangement consiste dans un autre mode de distribution des fluides, qui ne frustre pas de la régularité du service, mais qui la donne autre et nouvelle.

Cependant la gestation terminée, et le jour venu

  1. Chimie, traduction d’Esslinger, tome VII, page 144.