poignantes, les plus délicates et les plus
intimes.
Avec la plus entière indépendance et la plus complète bonne foi, je vais décrire sans rien déguiser ni retrancher, les incidents de toutes sortes par lesquels je me suis vue forcée de passer, depuis l’âge où l’adolescence succède à l’enfance, jusqu’à celui où la nature, par une révolution soudaine, avertit la femme que son rôle actif, ici-bas, est terminé. Pour m’acquitter de cette tâche, la mener à bien jusqu’au bout, pour dire… tout, je mettrai de côté, je foulerai aux pieds, s’il le faut, les considérations mondaines, les préjugés et les conventions qui, d’ordinaire, sont des choses d’une si grande importance pour mon sexe. Je m’efforcerai de ne rien oublier et d’être sincère.
Je n’écris pas ces mémoires pour le public ; j’ignore et ne me soucie même pas de savoir s’ils seront jamais publiés : je ne les écris que pour moi-même, dans l’unique but de me distraire, de revivre, en quelque façon, en les écrivant.
Quoique mon existence ait été dépourvue d’événements romanesques, et bien qu’elle ressemble, à quelques menus détails près, à celle de beaucoup d’autres femmes, je pense qu’elle pourra les intéresser toutes.
Je m’estimerai trop heureuse si ces pages, dans