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D’UNE COCODETTE


pieds. Je les soigne et les chausse avec autant de souci et d’élégance que je le faisais il y a trente ans. Et, de même, mes bas de soie rosée sont toujours rigoureusement tendus sur mes jambes.

La seule modification que j’aie cru devoir, avec l’âge, apporter dans mon costume, consiste en ceci que ma robe de veuve, en forme de vertugadin ou de robe Watteau, et en crêpe noir, est un peu plus étoffée sur les hanches que je n’aurais eu l’idée de le faire par le passé ! J’ai conservé le même maintien[1] que j’avais dans ma jeunesse[2] ; je marche toujours à grands pas, tenant le haut du corps un peu avancé. Et mon miroir, comme toutes les personnes qui me rencontrent lorsque, traînant derrière et autour de moi, mes longs voiles de veuve, je me promène, par les belles journées d’automne et de printemps, autour du joli petit lac d’Auteuil, me disent que je suis toujours charmante.
FIN.
Dessin de fin de chapitre.
  1. Variante, ligne 11, après maintien ; lire : le même meneo.
  2. Variante, ligne 11, après jeunesse ; lire : et auquel on m’a dit que je devais tous mes succès.
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