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D’UNE COCODETTE


— Vous êtes vraiment embarrassante. Moi, à votre âge, lorsqu’un monsieur m’avait rendu quelque service analogue…

— Eh bien, achevez donc. Que faisiez-vous ?

Madame de Couradilles était quelquefois d’un cynisme qui n’avait rien de féminin.

— Je le faisais prier de venir me voir, un tel jour, à telle heure, répondit-elle, et je m’arrangeais de façon à ce qu’il me surprît en chemise[1].

Je me sentais mourir de honte.

— Comme vous dites cela, madame !

— Puisqu’il faut mettre les points sur les i.

L’impudence de cette femme me révoltait.

— Et vous dites, repris-je, que cet homme est un de mes amis, un homme que je connais, de ma société ?

— Oui.

— Un homme que je reçois chez moi, peut-être ?

— Je n’en sais rien.

— S’il me connaît, comment se fait-il qu’il ait été vous chercher pour vous charger de cette commission ? Que ne s’est-il expliqué lui-même ?

— Quand vous aurez plus d’expérience, belle marquise, vous saurez que les affaires de « haute galanterie » doivent toujours se passer comme

  1. Variante, ligne 9, au lieu de en chemise ; lire : dans un déshabillé des plus engageants.