riant aux éclats et jurant ses grands dieux que
j’étais « la plus ravissante des femmes. »
Moi, je le rappelais constamment à la réalité de notre situation. Il enrageait. Cela gâtait ses plaisirs.
Jamais un mot de ce qu’il comptait faire pour nous tirer d’embarras.
De loin en loin, il disait que ses oncles finiraient par mourir et que, alors, selon toute probabilité, nous serions riches. L’un de ses oncles avait soixante ans, l’autre soixante-trois, et ce dernier avait deux enfants naturels. Ils se portaient tous deux fort bien. Leur héritage me semblait terriblement problématique.
Voyant que mon mari n’était bon à rien, je me mettais la tête à l’envers pour chercher le moyen de nous tirer d’embarras, mais je ne trouvais absolument rien de praticable… M’adresser à mon père ? Je n’aurais réussi qu’à faire à cet excellent homme une peine inutile. Il lui restait encore cinq enfants à doter, dont deux filles, et il n’aurait pu me donner un liard.
Je pensai un instant à m’adresser à mon cousin Alfred. Je ne l’avais pas revu depuis le jour de mon mariage, où il faisait piteuse mine. Sans faire alors la moindre allusion au passé, il m’avait dit, tout simplement, que je pourrais toujours compter sur son amitié.
Mais il vivait avec sa mère et n’avait pas un