bant, quand notre situation pécuniaire descendit
encore d’un cran.
Plus d’argent à la maison ! Les avances que le chef avait faites pour la bouche s’élevaient à deux mille[1] francs ; le piqueur en avait avancé douze cents pour payer le grainetier ; depuis six mois, les gages d’aucun de nos gens n’avaient été payés ; on clabaudait chez le portier et à l’office ; les mémoires des fournisseurs nous arrivaient dru comme grêle, avec des lettres insolentes, presque menaçantes.
Déjà même on avait remis à mon mari des papiers timbrés. Le malheureux, ne sachant littéralement plus où donner de la tête, jouait le jour à la Bourse, le soir au club, pour essayer de se refaire.
Mais, hélas ! il perdait, il ne payait pas, et l’avalanche des dettes grossissait.
Il n’osait pas chercher à emprunter, dans la crainte de démasquer notre affreuse situation. D’ailleurs, lui aurait-on prêté ? Notre ciel était gros d’orages. Nous faisions les plus grands efforts pour tenir bon le plus longtemps possible. Mon mari maigrissait, changeait à vue d’œil. Parfois, je surprenais des larmes dans ses yeux.
Il nous paraissait extrêmement important que
- ↑ Variante, ligne 5, au lieu de deux mille ; lire : douze mille.