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D’UNE COCODETTE


— Dieu, que tu es sotte !

Ma pauvre tante était cruellement embarrassée, j’en suis certaine maintenant, d’avoir accepté la mission dont mon père l’avait chargée. Je la ramenai, sans penser à mal, à son point de départ.

— Que devrai-je donc faire, lui dis-je, dans cette première nuit si terrible ?

— Ah ! ma nièce, c’est abominable !

— Vous me faites frémir.

— Rassure-toi. Tout se passera bien[1]. Seulement…

— Seulement ?

— Si tu ne veux passer pour une niaise, il faudra que tu ne te scandalises de rien.

— Je ne comprends pas.

— Voici ce qui arrivera : Selon l’usage, quand l’heure de te retirer aura sonné, ta mère viendra te déshabiller, te mettre au lit.

— Maman ?

— Ta mère. C’est son devoir. Elle le remplira avec résignation et avec courage.

— Pauvre chère femme !

— Puis, continua ma tante, lorsque tu seras dans ton lit, bien attifée, toute fraîche et toute blanche, ton mari viendra frapper à la porte, et ta

  1. Variante, ligne 11, après bien ; lire : cela se passe toujours très bien.