politique se mette dans l’armée. En deux circonstances, je l’ai prouvé : d’abord, en retirant son commandement à l’amiral Laroncière Le Nourry, ensuite, en révoquant mon vieil ami Ducrot. Qu’on m’indique, contre ceux dont vous demandez la mise en disponibilité, des faits répréhensibles, et je signerai ; sinon, non. Je suis responsable de l’armée devant le pays et je n’obéirai pas, en ce qui le concerne, aux injonctions des journaux qui dressent tous les jours des listes de dénonciation contre des fonctionnaires. Destituez des magistrats et des préfets, soit ! mais des généraux, non. Je m’en irai plutôt que d’y consentir ; si je suis resté au pouvoir après le 14 décembre, si, depuis un an, j’ai consenti à avaler tant de couleuvres, c’est uniquement pour protéger l’armée. Si je l’abandonnais aujourd’hui, si je faisais une chose que je considère comme attentatoire à ses intérêts, à ceux du pays, je me croirais déshonoré ; je n’oserais même plus embrasser mes enfants. »
Nous avons cité tout au long la réponse du maréchal à ses ministres parce qu’elle indique dans quel état d’esprit il se trouvait et l’importance qu’il donnait à la question qui venait d’être