gences, qu’il s’empara de la première occasion qui s’offrit à lui de marquer le dissentiment et de donner sa démission.
À propos du 16 mai, on a dit que le maréchal avait obéi ce jour-là aux passions et aux volontés de son entourage ; on a parlé d’un mot d’ordre venu de Rome, d’une mise en demeure de la droite, d’une manœuvre du duc de Broglie. Ces rumeurs sont inexactes autant qu’invraisemblables, et plus simple est la vérité. Rien dans l’acte du 16 mai ne fut ni préparé, ni réglé, ni voulu. Un ensemble de circonstances fâcheuses, des conseils imprudents, des récriminations violentes, avaient « chauffé à blanc » le maréchal ; le 16 mai, il éclata. Mais il agit seul, dans un mouvement de colère, sans avoir pris conseil de personne, et les plus surpris par l’événement furent ceux-là mêmes qui étaient accoutumés à recevoir ses confidences et qu’il n’avait pas mis dans le secret de ses résolutions.
Nous nous souvenons encore d’avoir rencontré à l’Élysée, dans la matinée du 17 mai, le duc de Broglie à qui tout le monde attribuait la responsabilité de ce qui venait de se passer. Il était surpris et consterné, et il nous dit :