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ou de craintes, il n’aura pas trop de sa prudence, de sa sagesse, de sa ferme raison, de son patriotisme, pour passer à travers les difficultés qui naîtront sous ses pas. Pour nous, nous ne doutons pas que, quelles que soient ces difficultés, il les déjoue. Lorsque, comme lui, on va droit devant soi, uniquement préoccupé de comprendre les vœux de son pays, de s’y conformer, de ne rien faire qui soit contraire à sa volonté, on trouve dans cette règle de conduite, résolument et loyalement acceptée, une force que ne possèdent pas au même degré ceux qui, s’étant assigné un but, prétendent y arriver quand même, contre le gré de la majorité. Si les Français veulent recourir au principe monarchique, qui a fait la grandeur et la gloire de leurs aïeux, le roi légitime ne leur manquera pas. Mais si quelques-uns supposent que ce roi surgira sans être appelé, tentera de s’imposer par surprise, ils se trompent. À d’autres, le privilège des coups de force. Dans la maison d’Orléans, nous l’avons dit, on se fait gloire de servir la France et de ne l’avoir jamais violentée.

Après la mort du comte de Chambord, le bruit s’est répandu que le gouvernement était