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de Chartres, au moment des luttes de la sécession. Il n’avait pas encore étudié l’art de la guerre. Il jugea l’occasion propice pour compléter par ce côté son éducation. Autorisé par le gouvernement des États-Unis, il entrait comme capitaine d’état-major dans l’armée fédérale que commandait le général Mac-Clellan. Son frère avait suivi son exemple. Dans la lettre que leur écrivit à cette occasion le secrétaire d’État, M. Seward, il constatait qu’ils servaient sans solde et déclarait que le jour où ils voudraient retourner en Europe, ils seraient toujours libres de quitter le service fédéral. Leur patriotisme avait prévu que les intérêts de la république américaine pourraient être ou paraître en opposition avec ceux de la France. Durant dix mois, ils prirent part à cette terrible guerre que le comte de Paris a racontée ensuite dans un ouvrage considéré, aux États-Unis même, comme le livre le plus exact et le plus complet qui ait été publié sur ces tragiques événements. Ils ne quittèrent l’armée que lorsque les affaires du Mexique eurent créé aux Français résidant en Amérique une situation délicate que leur nationalité leur défendait de subir.