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qu’aujourd’hui ils se trouvent de nouveau rapprochés de lui. Tout cela est logique, tout cela est humain et n’offre rien qui ne se soit passé dans tous les temps et dans tous les pays.

En ces jours non encore oubliés, quoique lointains, M. Jules Simon, déjà chef dans l’armée démocratique, eut peut-être quelque mérite à ne pas sacrifier aux suspicions et aux préjugés de son parti les amitiés qu’il s’était faites parmi les hommes des anciens régimes dépossédés et vaincus et comme lui défenseurs malheureux, mais non découragés, de la liberté. C’est elle qu’il défendait avec eux aux heures de dictature victorieuse, comme c’est elle qu’il croyait défendre quand, plus tard, il combattit contre eux.

L’heure approchait cependant où M. Jules Simon allait prendre aux luttes de la tribune une part plus active. Longtemps étouffée sous le régime impérial, la vie politique recommençait, l’opposition parlementaire réduite aux Cinq s’étendait peu à peu à la presse. Ce n’était encore qu’un commencement timide, plein de craintes et d’hésitations ; mais le pays reprenait conscience de sa force, et le peu qu’il reçut des décrets de novembre 1860, devenait beau-