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gieuse, un éloquent défenseur de la liberté humaine. Il ne se peut de titre plus enviable. C’est celui qui caractérise le mieux le passé de M. Jules Simon, et, bien au-dessus du souvenir des querelles politiques auxquelles il prit part, symbolise l’harmonie et l’unité de sa vie.

M. Jules Simon est Breton. Il naquit à Lorient, le dernier jour de l’année 1814. C’est dire que son éducation fut commencée et poursuivie à l’heure où le gouvernement des Bourbons succédant au long et sanglant despotisme de la Terreur et de César initiait la France au régime libéral. Parmi les hommes qui se sont illustrés au service de leur pays, tous ceux qui naquirent vers ce temps semblent avoir hérité de quelques-unes des vertus de leurs ainés, et conservé l’empreinte de cette époque grande entre toutes. Alors, les orateurs et les hommes d’État s’appelaient Talleyrand, Richelieu, Decazes, Pasquier, Martignac, Lainé, Royer-Collard, le général Foy, de Serre, de Villèle ; les hommes de lettres, Chateaubriand, de Maistre, de Bonald, de la Mennais, Augustin Thierry, Sismonde de Sismondi, de Ségur, Thiers, Mignet, de Barante, Guizot, Villemain, Cousin, Ballanche, Paul-Louis Courrier, Benjamin Cons-