Il la défendait dans la chaire de la Sorbonne, à l’aurore de sa brillante carrière, comme il la défend sur le soir de sa laborieuse existence, à la tribune du Luxembourg. Il la défendait aussi quand, au mépris de ses intérêts les plus chers, il protestait contre le coup d’État de décembre, et c’est elle encore dont il se faisait le champion, au lendemain de nos revers, à Bordeaux, lorsqu’il contraignait M. Gambetta à abdiquer la dictature ; à Versailles, lorsqu’il secondait M. Thiers dans la lutte entreprise contre la commune triomphante dans Paris.
Cet amour passionné de la liberté, trait dominant de la vie publique de M. Jules Simon, dont on trouve l’ardent témoignage dans ses actes comme dans ses livres, est l’honneur de sa vieillesse qui commence. Il sera l’honneur de sa mémoire. La haine des partis, les rancunes survivant aux combats longtemps continués, les griefs des adversaires, toutes ces choses infiniment basses, parce qu’elles procèdent de passions intéressées et mobiles, s’évanouiront, s’apaiseront, s’oublieront. Plus impartiale que les contemporains, la postérité saluera dans M. Jules Simon, non sans gratitude, un intrépide avocat de la tolérance reli-