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nière de traiter les chiens. Il les battait, les bousculait et leur donnait des coups de pied, non par méchanceté, mais à cause de la fausse idée que pareil traitement était nécessaire pour obtenir davantage d’eux. Au début, Pierrot était terrifié et furieux et témoignait son ressentiment parce qu’il n’avait jamais été battu, mais il apprit bientôt l’inanité de la rébellion et se soumit de bonne grâce. Il attendit ardemment le retour de Conrad Orts, mais Conrad ne revint jamais. Quant à Jef, il subit tout en silence, cependant il était aisé de voir qu’il n’avait pas d’affection pour André.

Quand arrivèrent les froids de l’hiver, il y eut plus de misère pour les hommes et les chiens. L’eau était gelée dans le fond des tranchées et les nuits étaient froides et humides. Heureusement pour Pierrot, il avait été élevé à l’extérieur et habitué à la pluie, à la gelée et au verglas et il avait un rude et épais pelage. Mais cela ne l’empêchait pas d’avoir,