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pierrot chien de belgique
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pressant au point que les chiens sentaient comme leurs jambes fléchir et leurs poitrines éclater.

Un jour ils débouchèrent au bord de la mer, et Pierrot eût souhaité d’y séjourner et de contempler cette nouvelle merveille, mais il paraissait toujours y avoir une raison de se presser et Conrad ne voulut point qu’il se reposât. Ils laissèrent derrière eux les jolies fermes et la contrée boisée et arrivèrent enfin dans la région des canaux, des digues et des dunes de sable où de bizarres petits saules taillés poussaient au bord des routes et sur les berges des ruisseaux. Des pluies fréquentes et de la boue rendaient aussi la remorque des canons doublement laborieuse.

Enfin, fatigués et mécontents, ils arrivèrent à une halte où on permit aux chiens une brève sieste pendant que les rangs furent reformés et que les hommes établissaient leur camp et creusaient des tranchées.