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Pierrot entendit un chien qui lançait des hurlements d’angoisse. Derrière lui Conrad Orts grommelait et soufflait entre les dents pendant qu’il faisait fonctionner désespérément sa mitrailleuse.

Brusquement, un des hommes qui se trouvait à la tête des chiens porta la main à la gorge, articula un gémissement bruyant, et tomba dans l’herbe, et deux des chiens se sauvèrent affolés, leurs canons bondissant derrière eux. D’autres chiens sautaient et grognaient et tout ce que les hommes purent faire était d’empêcher une débandade. Pierrot fut saisi de panique et du désir de fuir rapidement, mais Conrad se montra pour un moment, leur criant : « Tranquille, les chiens, tranquille ! » Vieux Jef, impassible, fit entendre un grognement intérieur et Pierrot se tint coi.

Le feu des mitrailleuses avait arrêté l’assaut des Allemands et les carabiniers reprirent leur marche en avant, de monticule en monticule,