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chien de belgique
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père Jean ; je suis ici ! » Mais Conrad lui ordonna de se taire tandis que le soldat dans le rang gardait les yeux fixés droit devant lui et continuait à marcher sans se retourner. Ainsi Pierrot avait dû se tromper. Cela le rendit très malheureux et il gémit tout bas, d’un ton légèrement sifflant, jusqu’à ce que la colonne fût passée et que Conrad se remît en marche.

Un jour vint où eut lieu une bataille plus violente qu’aucune de celles auxquelles Pierrot avait déjà été mêlé. Les Allemands avaient disséminé leurs forces jusqu’à ce qu’ils fussent très prés des forts d’Anvers, et pour les refouler il fallait engager une action en nombre. Beaucoup de soldats furent hâtivement requis vers le front : la cavalerie, l’infanterie en rangs serrés, et l’artillerie montée. Quand l’ordre atteignit les carabiniers, la batterie des mitrailleuses était prête avec les chiens attendant dans leurs harnais et ils partirent en trottant vers la route.