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pierrot

Conrad attela ses chiens un jour à une charrette d’approvisionnement et les emmena à la ville. De nouveau Pierrot trotta par des rues pavées entre de hautes constructions et une fois son oreille fine entendit le son des charrettes à lait roulant bruyamment sur le pavé. Cela lui fit ressentir fortement le mal du pays.

À leur retour ils durent attendre que fût passée une longue colonne de soldats en marche. Ceux-ci paraissaient fatigués et étaient couverts de poussière, et le bruit que faisaient leurs pieds battant la route parut étrange aux oreilles de Pierrot. Soudain, son œil fut attiré par une figure qu’il crut reconnaître. Serait-ce père Jean ? Peut-être venait-il pour l’emmener à la maison ?

Pierrot renifla, mais dans le fort relent d’hommes de la troupe en marche il ne reconnut aucune odeur qui lui fût familière. Il aboya de toutes ses forces. « Je suis ici,