Page:Dyer - Pierrot chien de Belgique, trad Mathot, 1916.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chien de belgique
53

Rien de plus ne fut dit, ce n’était pas le moment de parler beaucoup. Père Jean les embrassa tous, même vieux Grand-Pére, dit au revoir et partit en hâte par la route. Mére Marie était très brave et ne pleura pas tant qu’il ne fût parti. Alors elle pressa Henri et petite Lisa contre elle et sanglota amèrement, ce qui fit pleurer aussi les enfants. Pierrot, qui n’avait pas été dételé, vint en tirant sa charrette et fourra son museau mouillé parmi eux sous forme de sympathie. Mais Grand-Père se trouvait seul près de la route, regardant vers Bruxelles, les épaules hautes et les lèvres closes et serrées en ligne mince.

Alors rapidement se succédèrent de terribles événements : les Belges ne purent contenir les Allemands, et pére Jean et les autres furent obligés de se replier sur Anvers. Les agents de police de Bruxelles conseillèrent à mère Marie de ne plus venir en ville, de sorte qu’on dit au revoir aux jolies marchandes de journaux