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pierrot chien de belgique
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achetait des journaux aux jolies filles les marchandes du coin. Tous étaient très sérieux et certains paraissaient émus. Il y avait aussi beaucoup de soldats marchant dans les rues, ce qui constituait un grand spectacle pour Henri.

Ce fut par les marchandes de journaux qu’Henri, à la fin, apprit ce qui se passait. Il y avait la guerre, ce qui, naturellement, expliquait la présence des soldats. En les apercevant le cœur d’Henri battait dans l’espoir qu’il verrait une bataille, mais cependant lui aussi ressentait la peur. Sur le chemin de retour à la maison, il embarrassa sa mère de questions, mais elle était très laconique et il ne sut pas grand’chose.

À la fin, il apprit que père Jean, qui avait jadis servi un terme dans l’armée, avait été appelé sous les drapeaux et avait été attaché à une compagnie de réserve. Chaque jour il devait laisser la ferme et la métairie aux soins